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Photo du rédacteurCécilia

OBACT aux mille visages : JCBA - Alex Sinha

Dernière mise à jour : 19 oct. 2021


Tes prénoms ? Tes surnoms ?...et pourquoi ?!!

  • Prénoms que mes parents m'ont donnés : Jean-Christophe

  • Mon nom complet est celui qui est noté sur mon passeport espagnol et j'y tiens : Belmonte de mon père - Alexandre de ma mère

  • Surnom : un tas... Personne ou peu de personne m'ont appelé Jean-Christophe c'est presque étranger pour moi. Alex - Sinha pour plusieurs niveaux de sens...disons que j'apprécie la sémantique aux origines des termes et que chacun revêt une part de mon histoire... Pour le deuxième mot Sinha vient de la racine Singh en sanskrit qui veut dire globalement le lion et vient d'un endroit incroyable que j'ai eu la chance de visiter lors de mon premier grand voyage au Sri Lanka, le Rocher Sinharaja à Sigiriya, c’est aussi le nom d’une forêt…

Ton petit coin de paradis sur Terre ? Tout dépend de ce qu'on appelle « le paradis ».

Je regarderai vers les étoiles, et chercherai un endroit où l'homme est au service de la nature et non l'inverse...un lieu d’éveil loin de tous les dogmes…il doit en rester quelques-uns, mais je ne comprends toujours pas comment on peut qualifier ce monde de moderne…


Tu pars vivre dans un autre pays : quel est ce pays ? Il m'en reste beaucoup à découvrir et même redécouvrir, mais je crois que je reviendrai un jour en Espagne.

Quelles langues parles-tu ? La langue des oiseaux... l’espagnol et des notions de bambaras, de catalan et fut un temps de wolof et de cinghalais…bon j’ai bien dû me résoudre pour voyager à parler anglais mais l’uniformisation culturelle me fatigue…


Quelles langues voudrais-tu savoir parler ? Le basque, le khoisan (langue à clic d’Afrique australe), le japonais, l’italien et le persan.


Je te donne un mot et tu me réponds en un mot (1 seul !)

  • L’Afrique - syncrétisme

  • L’Amazonie - vitale

  • Le Brésil - contraste

  • Le conservatoire de musique - arrogance

  • Darren - fraternité

  • Demain - l'épreuve

  • L’Europe - terre natale

  • Le Forum - sacrifice

  • Hier - la clef

  • L’Histoire - oubliée...

  • La kora - trésor

  • la nature - nombre d'or

  • Le temps - une illusion

  • L’univers - vibration

Un génie t'offre 3 vœux : quels sont-ils ?

  • 1 pour l’ensemble de mes proches et animaux

  • 1 pour tous ceux qui souffrent quelques soient leurs natures

  • 1 pour me permettre de développer tous les champs de la connaissance et m’éveiller

Ton premier souvenir et/ou ton premier contact avec les percussions ?

Avec mon père… lui était guitariste et d’ailleurs la guitare fut mon premier instrument.

On avait à la maison des bongos et une sorte de Derbuka, lorsqu'il jouait avec ses amis il pouvait accompagner aussi sur une sorte Cajonito, mais étant tout petit je me souviens de la première fois où j’ai vu un djembe, j’étais en cm1 et je suis tombé sur un reportage sur la Casamance, je m’en souviens tellement bien que j’ai toujours en tête le rythme une sorte de kakilambe mais le percussionniste utilisait paradoxalement le toucher de la bascule beaucoup pratiqué sur les congas mais beaucoup moins au djembe… J’ai senti qu’il y avait un truc avec cet instrument, je ne pourrais pas trop l’expliquer.

Pour la batuc c’est venu un peu plus tard en 4ème, même si enfant j’étais déjà passionné par l’Amazonie…j’ai assisté à un concert de Samba Résille, école de Toulouse, au Festival Musiques Métisses d’Angoulême et là le rythme a parlé.

D’ailleurs un vieil adage dit « ce n’est pas toi qui choisis le tambour, c’est lui qui te choisit…»


Où les percussions t’ont-elles menées sur terre ? Et ou te mènera ton prochain voyage ?

  • Spécifiquement percussions je dirais Sri Lanka dans une gharana à Kandy non loin du temple de la dent du Bouddha, j’étais arrivé un mois après que le temple ait été victime d’un attentat, l’ambiance dans la ville était très particulière, mais je me suis bien acclimaté, les cours étaient très dures et lorsqu’on me dit que je suis exigeant intérieurement je souris…

  • Je dirais par extension un grand voyage là aussi indélébile Mauritanie, Mali, Sénégal… beaucoup d’expériences dans des régions et avec des personnes magnifiques même s'il y a eu quelques situations un peu périlleuses…incroyable je suis content de l’avoir fait au moins une fois…

  • Le Togo où j’ai emmené le groupe du cours de percussions du lycée participer à un échange avec un lycée à Kpalime (après que Darren et Alexis soient partis, dommage pour eux…) et un concours de percussion avec jury (orchestration, solos, danse rapport avec le public). Véridique on a gagné ce qui nous a valu quelques inimitiés sur place car ils étaient certains de gagner…et cela n’était pas de complaisance car même le jury était désolé de nous donner à nous les européens, la coupe. …J’ai pu rencontrer le ballet national Ballet Dagbe Neva avec qui j’ai joué et répété, très belle expérience d’ailleurs cela faisait suite à un match de foot dans le troisième stade de D1 togolaise contre l’équipe locale…bon on pensait juste faire un match sur un terrain à côté du lycée, non non, on a commencé à avoir un doute lorsqu’on a vu des affiches dans la ville et lorsqu’on est arrivé au stade avec des tribunes littéralement en feu…incroyable souvenir…on a perdu 2-1, ce qui est plutôt honorable avec quelques fous furieux de foot de notre côté, après ce match j’ai eu plein de malades à gérer, en plein soleil avec la moiteur c’était épique…

Pour le prochain voyage tout dépend si on parle de percussions, mais je suis très intéressé par les percussions iraniennes et japonaises et tout ce qui est lié à ces pratiques sinon le Costa Rica, la Namibie ou la Polynésie.


Une rencontre marquante liée aux percussions ?

Ibrahima N’Diaye incroyable djembefola, danseur et conteur, aujourd’hui installé en Allemagne, un jour si les éléments le veulent il viendra, je suis toujours en contact avec lui…

Lui m’a dit « toi tu as quelque chose à dire avec le djembe »

Et je ne peux que penser à mon ami Moussa Theophile Sowie pour le balafon…


Un souvenir marquant lié aux percussions ?

Beaucoup entre les soirées et des nuits entières à jouer dans des cases dans la région de Tivaouane, ou à Ouakam à Dakar mais une folie lorsque j’ai eu la chance d’assister à un tournoi de lutte avec la folie des sabars, ça dépasse l’entendement…


Une phrase, un conseil, une leçon, un dicton que tu as entendu ou lu un jour et que tu as fait tien ? Savoir prendre la défaite et la victoire comme deux faces d’un seul et même enseignement.


Un instrument de prédilection ? Djembe, timba, Caixa, Tamborim, balafons, udu


Tu pars sur une île déserte : quel instrument (au singulier !) emportes-tu ? Celui qui m’a déjà accompagné partout mon pandeiro, il est même allé au Ghana par la forêt 😊.


Un rythme qui te fait particulièrement vibrer ? Koreduga, guaguanco, samba enredo et tellement d’autres…


Un morceau de musique que tu voudrais partager avec nous ? J’ai hésité entre pas mal de morceaux et d’influences mais celui-là car il y a tout maitrisé, transe et le titre est explicite et je dois bien l’avouer aussi parce que j’ai baigné dedans étant enfant et je pense que cela m’a aussi marqué...j’attends évidemment que les joueurs et joueuses de Ganze Chocalhio ou autres maracas suivent la même chorégraphie 😉.



Sans parler mais par un geste des mains il te faut lui exprimer ce qu'est OBACT : quel geste fais-tu ? Je dirais tel la main de Fatma, ou Khamsa en hébreux, main de Myriam ou tasfust pour les berbères lié à des traditions bien plus anciennes que l’on ne veut bien nous le faire croire…Une main tournée vers l’autre pour lutter contre le mauvais œil et où les 5 doigts, s'ils n’ont pas la même taille sont tous essentiels…


Oasis

Bahia

Alef

Commun

Terre

D’où vient OBACT ?

Il vient d’un territoire où il n’y a pas de distinction sociale, religieuse et bien d’autres que l’humain s’échine à inventer.

Il nait de la passion et de l’aspiration à pouvoir partager et apprendre.

Il suit la trajectoire de l’arbre qui est tombé avant lui mais qui a pu essaimer autour de lui.


Pour le nom :

OBA c’est la déesse mère, celle qui se sacrifie et protège, certains en Afrique ou ailleurs l’appellent Marie, d’autres Isis, Astarte etc… quoi qu’il en soit c’est la déesse maîtresse des éléments des sources, de la mémoire du vivant…

Cercles de Tambours car c’est le lieu d’une pratique d’initiation, de cheminement et que dans la musique et dans bien d’autres sphères le temps n’est pas linéaire mais un cercle dans un cercle…

On trouvera des filiations aussi dans le nom de Sekoya, arbre géant cherchant à s’élever, témoignage de l’histoire du vivant et O'Banda Amanhã que l’on a pu trouver ensemble, Amanhã étant un clin d’œil à la première grande école de samba ouverte aux enfants avec une implication sociale encore manifeste aujourd'hui… « Mangueira do Amanhã ».


Quelle place occupe OBACT dans ta vie ?

Une grande place entre Sekoya, OBA, les cours, les interventions dans tous types de structures. Pas toujours évident, mais si je ne suis pas un maître, je suis un passeur.


Décris-nous une vie sans OBACT

Aussi longtemps que je me souvienne j'ai toujours joué, mais c’était avec d’autres groupes, projets etc… En 2013 année de création du Forum, passage dans une autre phase, comme ensuite avec la création d'OBACT.


Meilleur souvenir et plus grand frisson avec OBACT ? La dernière fête de la musique en 2019 sur la place, on a réussi à mettre le feu.

Moment le plus épique ? Je dirais le premier Run Disney sur le stade à 5h du matin les rares initiés me comprendront.

Moment le plus émouvant ? Il y en a eu quelques uns y compris le départ de Darren, mais pour moi ça serait la dernière fête du Forum au Moustier pour plein de raisons, mais aussi parce que personnellement j’avais l’intuition que ce serait la dernière.

Si Obact était…

  • Une boisson ? Rhum

  • Une saveur ? Piment

  • Une couleur ? Rouge terre

  • Un être vivant ? Papillon

Ton slogan pour Obact ? Humilité, collectif, rigueur et passion


OBACT dans 1 an / 5 ans / 10 ans ? Il faut briser ce fameux plafond de verre, aller plus loin musicalement et je pense à Sekoya, Oba et tout ce qui pourrait naitre ou est en gestation…

Il faut avoir l’ambition d’être présent pour les JO, de faire des concours mais dans un premier temps un projet qui peut aller beaucoup plus loin : « l’Âme du Tambour », c’est bien plus qu’un spectacle…mais encore faut il pouvoir le tester et l’améliorer…


Pourquoi cette photo ? Photo que j'ai pu prendre en pays dogon, beaucoup de choses prennent essence là-bas...



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